Proximité
Les lignes à grande vitesse permettent de connecter plus rapidement les grandes métropoles entre elles (Toulouse, Bordeaux et Paris), au détriment des plus petites villes devant lesquels elles passent le plus vite possible. Cet effet est documenté sous le nom d'"effet tunnel".
Des nouveaux liens dans les territoires ?
Les villes de La Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie ne sont pas enclavées, elles sont desservies par des lignes ferroviaires au niveau national et européen. Ces lignes relient aussi les façades atlantique et méditerranéenne. Il n’y a point besoin de LGV pour assurer cette proximité et ce rayonnement.
Comme l’indique la Cour des comptes européenne :
« La décision de construire des lignes à grande vitesse repose souvent sur des considérations
politiques, et l’on a rarement recours à des analyses coûts-avantages pour étayer des décisions
présentant un bon rapport coût-efficacité. »
Elle ajoute plus loin : « seule la proposition de construction d'une LGV est évaluée, sans
que l'on cherche à déterminer s'il est vraiment nécessaire qu'un tronçon, voire la totalité de la
ligne, puisse accueillir des services à très grande vitesse, ou si un aménagement de la ligne
conventionnelle permettrait également d'atteindre les objectifs spécifiques du projet ». (Source : Réseau ferroviaire à grande vitesse européen fragmenté et
inefficace, il est loin d’être une réalité. Rapport spécial 2018 de la Cour des Comptes
européenne, respectivement page 9 et 37)
Le « rendez-vous d’avenir européen » avancé
La Cour des comptes européenne s’est intéressée aux lignes transfrontalières, celles qui pourraient bénéficier de financements européens. Or, elles ne sont pas les plus prometteuses en raison de « l’effet frontière ». Les principaux motifs de déplacement ont en effet un caractère national : réunion dans la capitale ou au siège social, visite à la famille ou aux amis… Seule une partie des déplacements touristiques et les voyages d’affaires sont intéressés par les LGV transfrontalières. C’est la raison pour laquelle Eurostar a mis aussi longtemps pour atteindre la rentabilité.
La connexion avec la péninsule ibérique existe et la Commission européenne reconnaît que la ligne « mise à niveau » sera « efficace » et de « capacité suffisante » : « La France a en effet reporté au-delà de 2037 la nouvelle ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Dax, puis de Dax jusqu’à la frontière. Pour la deuxième meilleure option, toutefois, la Commission européenne a ouvert des discussions avec les autorités françaises et le réseau de la SNCF afin que la ligne existante soit mise à niveau à temps pour le démarrage de l’exploitation de l’Y basque. Cela permettra de disposer d’une connexion transfrontalière efficace de capacité suffisante.» (Source : Infrastructures de transport de l'UE : accélérer la mise en œuvre des mégaprojets pour générer l'effet de réseau dans les délais prévus, Rapport Cour des comptes européenne 2020, page 92 (chapitre sur la réponse de la Commission Européenne).)